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1984-1986 : la révolution prolétarienne commençait en Haïti

samedi 22 septembre 2012, par Robert Paris

Messages

  • Dans la nuit du mercredi 5 août 2015, le Bureau électoral communale (Bec) de la ville de Marmelade (département de l’Artibonite) a été incendié.

    Dans le Sud-Est, le Rnddh énumère un ensemble de cas de violence dont celui d’un responsable d’une église apostolique, le pasteur Roger Lubin, attaqué le 12 juillet 2015, à coups de pierres, lancées par des partisans des candidats du « Pati ayisyen tèt kale (Phtk) » en l’occurrence Joseph Lambert, Wencesclas Lambert, candidats au sénat et Pierre Jacques Junior Khawly, candidat à la députation.

    Le fils du pasteur, Isneth Lubin, a été giflé à plusieurs reprises et sa nièce, Patricia Benoit, a été battue à coups de lame de machettes pour avoir protesté contre des individus qui collaient des affiches et des photos sur les murs de l’église, rapporte-t-il.
    Âgé de cinquante et un (51) ans, Samson Simon, habitant de Bodouin, dans la commune de Jacmel, est décédé après avoir reçu une balle le 23 juillet 2015 alors qu’il se trouvait devant sa maison.

    Simon aurait empêché, le 12 juillet, à des individus non identifiés, partisans des candidats au Sénat Joseph Lambert, Wencesclas Lambert et du candidat à la députation Pierre Jacques Junior Khawly de coller des affiches sur le portail de sa maison.
    Dans la nuit du 22 juillet 2015, trois (3) individus encagoulés, circulant à bord d’une motocyclette Cross de couleur rouge ont ouvert le feu sur un groupe de personnes à la rue Christophe Channel dans la commune de Carrefour (ouest), non loin d’une marchande connue dans la zone sous le nom de « Madan Blan ».
    Bilan : 3 morts par balles et 4 autres blessés.

    Les individus ont été blessés et tués alors qu’ils attendaient une heure tardive pour commencer à afficher les photos des candidats de la Plateforme Vérité, selon les témoignages recueillis par le Rnddh.

    Une altercation ponctuée de jets de pierres et de tessons de bouteilles entre les partisans de Germain Fils Alexandre, candidat à la députation pour la Plateforme Vérité et de l’ex-député Jacques Stevenson Timoléon a fait 12 blessés au total dans les deux (2) camps, le 1er août 2015, dans la 10è section communale des Palmes (Petit-Goâve/ouest).

    Le mercredi 5 août, les deux candidats se sont engagés solennellement devant les membres du Cep, à travailler pour l’instauration d’un climat de paix à Petit-Goâve au cours de la période électorale.

  • Krik ? Krak !

    Nous racontons les histoires pour que les jeunes sachent ce qui s’est passé avant eux. Ils disent : Krik ? Nous répondons : Krak ! Nos histoires demeurent dans nos cœurs.

    Haïti est comme tu l’as laissée. Oui, exactement pareille. Coups de fusil jour et nuit… Les écoles sont fermées depuis que l’armée a pris le pouvoir… Tous les autres membres de la Fédération de la jeunesse ont disparu. On ne sait plus rien d’eux. J’ai l’impression qu’ils sont tous en prison. Ou peut-être tous morts… J’espère qu’un autre groupe de jeunes reprendra l’émission de radio. Pendant longtemps, cette émission a été toute ma vie. C’était bien d’avoir réussi à la créer, de pouvoir exprimer ce que nous attendions du gouvernement et ce que nous souhaitions pour l’avenir de notre pays… Aujourd’hui, un groupe d’étudiants a été tué devant la prison de Fort-Dimanche. Ils manifestaient pour réclamer les cadavres de la Radio Six. C’est comme ça qu’ils vous appellent. La Radio Six. Tus as un nom. Tu as une réputation… Ils veulent qu’on remette les corps aux familles. Cet après-midi, l’armée a fini par rendre quelques cadavres. Les soldats ont dit aux familles d’aller les chercher à la morgue, dans la salle des indigents. Notre voisine, Madan Roger, est rentrée chez elle avec la tête de son fils, rien d’autre. Juste sa tête, je le jure devant Dieu. On lui a raconté qu’une voiture lui était passée dessus et lui avait coupé la tête. Alors, à la morgue, on lui a donné la tête. Elle a circulé dans tout Port-au-Prince, la tête dans les bras, avant de rentrer chez elle. Juste pour montrer ce qu’on avait fait à son fils. Devant sa maison, les Macoutes se sont moqués d’elle. Ils lui ont demandé si elle rapportait son dîner. Il a fallu dix personnes pour l’empêcher de se jeter sur eux. Ils l’auraient tuée, ces chiens…

    Hier soir ils sont venus dans la maison de Madan Roger… Les soldats cherchaient son fils. Madan Roger hurlait : Vous l’avez déjà tué ! Nous avons enterré sa tête. Vous ne pouvez pas le tuer deux fois. Les soldats braillaient : Tu fais partie de cette fédération de la jeunesse, avec les vauriens de la radio ?... Ils continuaient à interroger Madan Roger en criant : Ton fils faisait partie de cette fédération de la jeunesse ? C’est pas lui qui parlait de la police à la radio ? C’est pas lui qui a dit : A bas les Tontons Macoutes ? Et aussi : A bas l’armée ? Il a dit que les militaires devaient partir. C’est pas lui qui écrivait les slogans ? Il organisait les réunions, pas vrai ? Il participait aux manifestations dans les rues… Alors ils ont commencé à la frapper… On aurait dit qu’ils lui brisaient tous les os du corps…

    Je hais les soldats, les Macoutes, et tous ceux qui se servent d’un fusil…

    Edwige Canticat

  • Sans l’aide efficace des États-Unis, Duvalier n’aurait jamais pu tenir, or ce qui a fait cette étonnante longévité, c’est la mise en avant d’une seule idée : Duvalier est le rempart efficace contre le communisme. Qu’il soit un tyran n’entre aucunement en ligne de compte, il faut l’aider. Dans le cas contraire, Haïti va tomber entre les mains des communistes et la situation politique sera dure à tenir car l’édifice est fragile… c’est aussi la raison de l’aide massive des états-uniens à un autre tyran, celui-là dans l’autre morceau de l’île, Trujillo, en Dominicanie… Duvalier sera donc aidé, en sous-main, certes, mais très aidé. Il aura même l’appui, vers la fin de son règne, de l’ambassadeur US en personne, Clinton Knox, noir, appelé en Haïti, et ce n’est pas dit dans ce livre, « Tonton Macoute Number One »… c’est tout dire. Le résultat effrayant en soi, c’est qu’au départ de Baby-Doc mettant fin à 29 années de duvaliérisme, une grosse partie de l’argent de l’aide internationale s’évadera avec sa famille. Avec la bénédiction des grandes puissances…

  • Les millions de dollars détournés par la famille Duvalier constituent une grosse partie de la dette extérieure d’Haïti qui s’élève, aujourd’hui, à 1,4 milliard de dollars. A la chute de Bébé Doc en 1986, la dette externe du pays était évaluée à 800 millions de dollars, soit à peu près l’équivalent de la fortune du clan Duvalier.

    Le lien entre le butin de Duvalier placé à l’étranger et la dette est donc évident. Pourtant, alors qu’Haïti figure parmi les pays les plus pauvres de la planète (80% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté), le remboursement de la dette extérieure, essentiellement multilatérale, constitue la priorité pour les créanciers. En effet, le gouvernement haïtien a payé à la Banque mondiale des arriérés de 52,6 millions de dollars en janvier 2005. Le service de la dette (sommes des montants des intérêts et du capital emprunté) a, quant à lui, doublé entre 1996 et 2003. Au cours des dernières années, il a représenté le double du budget de la santé publique.

  • Près de 2.000 ouvriers des usines textiles ont manifesté lundi dans les rues de Port-au-Prince pour exiger une revalorisation du salaire minimum, suite à la hausse des prix des carburants qui aggrave la précarité en Haïti.

    "On nous paie le samedi, le lundi on recommence à s’endetter", témoigne Sandra Siglès au c ?ur du cortège.

    "Je paie 100 gourdes (1,60 dollar américain) de transport chaque jour, alors, vu ce que je gagne, j’ai plus assez pour acheter des habits et de la nourriture", se désole la manifestante tout en secouant, en signe de protestation, la branche d’arbre qu’elle tient en main.
    Aujourd’hui payés 300 gourdes (4,75 dollars), les ouvriers exigent un revenu de 800 gourdes (12,75 dollars) pour une journée de huit heures de travail.

    La colère des employés du secteur de la sous-traitance a été exacerbée par la hausse drastique des prix des carburants en mai.

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