Accueil > 06- REVOLUTIONNARY POLITICS - POLITIQUE REVOLUTIONNAIRE > 6- L’organisation du prolétariat > L’Etat que veut mettre en place l’organisation Lutte ouvrière n’est pas le (...)

L’Etat que veut mettre en place l’organisation Lutte ouvrière n’est pas le pouvoir des soviets de travailleurs

vendredi 1er décembre 2023, par Robert Paris

L’Etat que veut mettre en place l’organisation Lutte ouvrière n’est pas le pouvoir des soviets de travailleurs

Lutte ouvrière, l’organisation de Laguiller-Arthaud-Muro écrit :

« Après la révolution, quel État ?

Un texte qui a un petit air radical mais qui ne l’est pas du tout et que nous citons si-dessous intégralement…

« Il n’est pas possible de transformer la société sans briser l’appareil d’État de la bourgeoisie, c’est-à-dire sa police, son armée, sa justice. Karl Marx, après la Commune de Paris de 1871, comprit que le prolétariat ne pouvait utiliser l’appareil d’État existant car il était au service de la bourgeoisie, mais devait le détruire et le remplacer par le sien propre.

Dans une société divisée en classes, avec les violences que génèrent les inégalités, la police se comporte elle-même inévitablement avec violence, avant tout contre les plus pauvres. Et il est tout aussi inévitable que cette police soit gangrenée par le mépris social et le racisme.

Plus largement, c’est l’ensemble de l’appareil de l’État, avec ses tribunaux et son armée, qui a pour mission de défendre l’ordre social d’une minorité de possédants, dans les tâches quotidiennes de répression ou contre les travailleurs quand ceux-ci se mobilisent, comme lors du mouvement contre la loi El Khomri. Et combien de travailleurs d’entreprises en grève ont trouvé face à eux la police et les CRS, même lorsque leur mouvement était d’autant plus légitime qu’ils défendaient leurs emplois et leurs salaires contre des patrons voyous qui se préparaient à les mettre à la porte ?

Un tel État ne peut pas être démocratique : pour protéger efficacement les intérêts d’une minorité de privilégiés, il doit être coupé de la population et échapper à son contrôle. Et il coûte cher à la société, car l’entretien de ces corps de répression absorbe une partie importante des impôts, au détriment des services publics les plus utiles à la population.

Même si la majorité de la population décidait, par un vote, d’exproprier et de prendre sous son contrôle les groupes industriels et financiers, qui peut imaginer que ceux-ci l’accepteraient de bonne grâce ? Il sera donc nécessaire que le pouvoir ouvrier surgi dans la révolution s’organise en État pour empêcher la bourgeoisie de s’opposer à la transformation de la société. Marx donna à l’État fondé par la révolution prolétarienne le nom de « dictature du prolétariat ».

Cette dictature du prolétariat - dictature contre les anciennes classes possédantes - sera par nature un État au service des classes exploitées, dont le fonctionnement sera le fait du plus grand nombre. Il sera donc radicalement différent et infiniment plus démocratique que tous ceux des anciennes classes exploiteuses.

Notre conviction de communistes et de révolutionnaires est qu’il serait possible de construire un État infiniment plus démocratique que l’État actuel, en permettant à toute la population de participer directement à toutes les tâches administratives et de police et d’exercer un contrôle en permanence sur tous ceux qui effectuent ces tâches. Les mandats électifs devraient être courts et ne donner lieu à aucun privilège (pas d’indemnisation supérieure au salaire d’un travailleur qualifié). Par ailleurs, comme gage de respect des engagements, les élus devraient être révocables à tout moment par les électeurs.

Un tel État serait infiniment moins coûteux que celui de la bourgeoisie, car il n’aurait pas besoin d’un appareil pléthorique destiné à surveiller et à encadrer la population.

Pour construire un État qui soit vraiment celui des travailleurs, les obstacles ne sont pas techniques : à l’ère de l’ordinateur et avec les moyens de communication performants dont nous disposons aujourd’hui, il n’y a aucune difficulté à mettre en œuvre la démocratie la plus directe. Mais cela nécessite de se battre pour mettre fin à la dictature des classes possédantes sur la société.

Avec le développement d’une économie planifiée à l’échelle mondiale, visant avant tout à satisfaire les besoins des hommes et des femmes, les différences de classes disparaîtront et, avec elles, les antagonismes de classes et la nécessité de tout appareil d’État. L’État ouvrier disparaîtra en s’éteignant progressivement.

Alors, pour reprendre l’expression d’Engels, « l’État aura désormais sa place au musée des antiquités, à côté du rouet et de la hache de bronze ».

https://www.lutte-ouvriere.org/qui-sommes-nous/etat

Mais cet « Etat infiniment plus démocratique » que LO juge « possible », quel est-il ? Le lecteur croit y lire l’Etat du pouvoir des travailleurs mais cela n’est jamais dit ainsi. Le vague est sans cesse maintenu sur cet Etat… futur… Et on va voir dans la suite que ce n’est pas un hasard ni une rédaction malheureuse…

Pourtant, vous avez bien lu « une dictature du prolétariat », « un État qui soit vraiment celui des travailleurs ». Vraiment ? Cela devrait être clair et indiscutable…

Seulement, il n’est nullement question, ni dans ce texte ni ailleurs dans les textes de LO, de conseils ouvriers ni de soviets !

Cela peut tout à fait être un Etat issu des syndicats et partis se réclamant de la classe ouvrière qui est ainsi couvert mensongèrement de l’étiquette « dictature du prolétariat ».

La propagande permanente de LO dans les média ne dit jamais « le pouvoir des soviets », ni « l’Etat des conseils ouvriers » mais un Etat infiniment plus démocratique…

LO ne se donne en effet jamais clairement comme perspective l’Etat des soviets ouvriers !

Mais qu’est-ce qu’« un Etat permettant à toute la population de participer directement à toutes les tâches administratives et de police et d’exercer un contrôle en permanence sur tous ceux qui effectuent ces tâches » sans… des soviets ? Et pourquoi parler d’ « un Etat permettant à la population » au lieu d’une population en exerçant elle-même le pouvoir d’Etat via les soviets ?

Pire même, LO, dans ses textes, ne parle jamais des conseils ouvriers ni des soviets sauf… au passé…Pas en ce qui concerne l’avenir…

Le maximum que dit LO sur les soviets c’est :

« Les travailleurs auront besoin d’un État qui soit le leur, qu’ils puissent contrôler, un État semblable à ce qu’ont été la Commune de Paris et les soviets pendant la révolution russe. »

https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/letat-moderne-de-lepoque-feodale-nos-jours-un-appareil-doppression-au-service-des-classes-dominantes-162929.html

Mais cette organisation ne dit rien en faveur de la mise en place de conseils ouvriers pour la société actuelle, pour faire face à la crise du capitalisme…

Par exemple, le groupe Lutte ouvrière, qui joue volontiers en paroles au purisme communiste et révolutionnaire, démasque sans cesse la mainmise du grand capital sur toute la société et notamment toutes ses richesses, mais ce n’est nullement pour affirmer que le prolétariat devra les saisir en totalité. Non, c’est seulement pour dire que les organisations ouvrières (lesquelles ? les syndicats ? les comités d’entreprises ? les élus syndicaux ? les secrétaires syndicaux ? on ne sait) devront seulement « contrôler » le grand capital !

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5467

A part les soviets de la révolution russe, LO ne connait pas cette perspective. Le mot soviet n’y apparaît que pour la Russie. Le mot conseil ne vient pas pour conseils de travailleurs mais pour conseils d’administration, conseils municipaux, conseils de guerre, etc…

https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/democratie-democratie-6501

L’article intitulé « Comités d’usines, soviets, le pouvoir ouvrier » ne parle que de… la Russie en 1917…

https://journal.lutte-ouvriere.org/2017/03/29/comites-dusines-soviets-le-pouvoir-ouvrier_85004.html

Si on tape « soviets » dans le site de LO, voici ce qui vient : la Russie de 1917 et même pas les soviets du reste du monde…

https://www.lutte-ouvriere.org/search/site/soviets

Si on tape « conseils » dans le site de LO voici ce qui vient : des conseils régionaux, européen, constitutionnel, et tout au plus les conseils révolutionnaires de Hongrie en 1956, mais jamais les conseils ouvriers absolument indispensables pour la perspective socialiste de la société humaine, indispensable pour la transition au socialisme par le pouvoir aux travailleurs…

https://www.lutte-ouvriere.org/search/site/conseils

On pourrait se dire que les conseils ouvriers pour l’organisation Lutte ouvrière, c’est ce qu’elle appelle « le contrôle ouvrier » ?

Mais non ! LO ne conditionne pas du tout le contrôle ouvrier par l’existence préalable d’un Etat des conseils ouvriers ni même par l’existence de ces conseils de travailleurs, comités ouvriers ou autres soviets, organisations révolutionnaires de masse ayant le pouvoir ou visant au moins au pouvoir d’Etat !

Pourtant Lénine explique bien clairement que parler de contrôle ouvrier sans mise en place d’un Etat ouvrier, c’est tromper le monde…

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6767

Arlette Laguiller déclarait en 2006 :

« Oh ! Il ne s’agit pas là d’une révolution : on n’en est pas à pouvoir leur arracher complètement leur pouvoir économique et à le remplacer par un autre système. Mais on peut limiter leur pouvoir, et d’abord en le contrôlant.

Il faut imposer que la population ait un accès direct à tout ce que les Conseils d’administration envisagent pour l’avenir de leurs entreprises, ce qui concerne en premier lieu l’avenir de toute la société et de la population.

Cela peut sembler utopique, c’est vrai !

Mais c’est nécessaire, indispensable, vital pour que nous tous puissions avoir une vie normale et décente. Et ce qui est vital n’est pas utopique car attendre qu’on nous écrase, sans réagir, est impossible.

Il faut donc que tous puissent savoir d’où l’ensemble des patrons tirent leurs financements et ce qu’ils en font. Pourquoi ils n’investissent pas leurs profits dans la production de biens utiles à la population pour en faire baisser le coût, au lieu de spéculer dangereusement.
Aujourd’hui, l’industrie des travaux publics se flatte de construire en un temps record des ponts gigantesques, comme le pont de Normandie ou le viaduc de Millau. Construire des logements n’est pas plus difficile.

C’est l’argent qui manque ? Mais si on contrôle les profits des entreprises, si on contrôle d’où vient l’argent, par où il passe, quels sont les coûts réels de production, quels sont les profits et où ils vont, on pourrait empêcher qu’ils servent à racheter des entreprises existantes aux quatre coins du monde. Si l’on compare cela au coût du travail dans la valeur ajoutée, on pourrait vérifier s’il est vraiment impossible de créer des emplois nouveaux correctement payés et même, tellement les profits sont élevés, en diminuant les efforts ou le temps de travail de chacun.

Les travailleurs font tant de choses pour la bourgeoisie que celle-ci peut en faire un peu pour les travailleurs ! On n’en est pas à tout leur prendre. Il s’agit seulement de les contrôler pour ne leur prendre que le superflu, voire le nuisible, qui permettra de sortir la société de l’ornière et de la misère qui nous menace.

Evidemment, sur le plan politique, la droite est entièrement au service de ces gens-là et ce n’est pas la droite qui le fera. Mais de toute façon, ce ne sont pas les politiques car ils sont tous là pour défendre cette société, pour défendre la propriété privée et même pour l’avantager, pour défendre les profits, voire les faire augmenter artificiellement par les subventions.

* * *

Ne nous y trompons pas, nous ne disons et ne dirons pas que gauche et droite c’est pareil ! Elles sont, comme je le disais plus haut, les acteurs d’une même pièce. Il y a ceux qui jouent le rôle des méchants et ceux qui jouent le rôle des bons. Et il est vrai qu’il vaut mieux avoir affaire à des faux bons qu’à de vrais méchants. Mais il faut savoir que derrière eux, on trouve toujours les mêmes fauves qui ne changent pas au hasard des résultats électoraux. Les Lagardère, les Dassault, les Bouygues, personne, à part leur conseil d’administration ne les élit et encore, car leurs capitaux sont majoritaires dans les entreprises les plus importantes où ils participent ; et ces trois-là, à eux trois, ont plus de mainmise sur toute la société française que le gouvernement n’en a.

Beaucoup d’électeurs populaires disent, et à juste titre, que “la gauche est moins pire que la droite”. C’est vrai ! Mais le moins pire, cela ne veut pas dire le meilleur ou même le bon ! Et, littéralement, c’est pire quand même.

Alors, chasser ce gouvernement de droite, ces hommes de droite répugnants, cyniques, menteurs, viscéralement hostiles aux pauvres, aux travailleurs et aux classes populaires en général, hostiles à tout ce qui n’est pas leur classe sociale, oui, cela ferait plaisir de les chasser et de les renvoyer dans leur foyer, qui n’en doutons pas est loin d’être misérable. Cela nuirait peut-être seulement à leur amour propre et peut-être aussi à leurs revenus car ce n’est plus eux qui auraient tous les avantages, voire les pots de vin !

Évidemment, on ne peut pas, dans les circonstances actuelles, chasser cette droite sans ramener la gauche que nous connaissons pourtant déjà bien. Mais il ne faudrait pas la ramener au pouvoir les yeux fermés, sans rien lui demander en échange. Et par rien lui demander, je n’entends rien exiger d’elle. » Fin de citation d’Arlette Laguiller.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article316

Et, en plus, l’auto-organisation par les Gilets jaunes, l’organisation Lutte ouvrière est… carrément contre…

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve968

Pourquoi LO ne reconnait les soviets que dans le lointain passé (essentiellement en 1905 et 1917 en en Russie, éventuellement en 1956 enHongrie) et ne fait pas des conseils ouvriers une perspective politique et axe de propagande au sein de la classe ouvrière ?

Parce ce serait sacrifier le présent (des places syndicales ou électorales) en vue d’un avenir hypothétique (la révolution sociale) ! En effet, les bureaucrates n’apprécient jamais qu’on défende l’auto-organisation qui remet en cause la mainmise des appareils syndicaux sur la classe ouvrière.

En 1984, quand cette organisation n’avait pas tous ces calculs opportunistes syndicalistes et électorialistes, LO savait écrire :

« Quant à l’auto-organisation prolétarienne, elle n’est qu’exceptionnellement une donnée (et il s’agit alors de la préserver), mais le plus généralement une simple possibilité, et elle n’est jamais automatique : il s’agit de la conquérir durement et âprement contre tous ceux qui ont intérêt à ce qu’elle n’existe pas, et à ce qu’elle n’apparaisse même pas. »

https://mensuel.lutte-ouvriere.org/documents/archives/la-revue-lutte-de-classe/serie-1978-1986/article/la-revolution-permanente-telle-que

Nathalie Arthaud n’hésite à dire que « L’Etat devrait… » alors qu’elle parle de l’Etat des capitalistes :

« L’État devrait aussi encourager toutes les initiatives locales et régionales en faveur de la culture… »

https://www.olyrix.com/articles/economie/5609/programme-presidentiel-culture-nathalie-arthaud-lutte-ouvriere-2022

« Et si le patronat privé se révèle incapable de procéder à des embauches en nombre suffisant pour résorber le chômage, il faut que l’État prenne le relais. »

« Puisque cela n’intéresse pas les bétonneurs privés, ce devrait être à l’État de s’engager dans une politique de grands travaux… »

https://www.vie-publique.fr/discours/185022-declaration-de-mme-nathalie-arthaud-candidate-lutte-ouvriere-lelecti

« L’Etat doit embaucher directement tous les professionnels nécessaires à la construction de logements sociaux. »

https://lumieresdelaville.net/nathalie-arthaud-ville-demain-programme-presidentielle-propositions-candidats/

« Eh bien l’Etat pourrait prendre le problème à bras le corps, il pourrait lui-même embaucher en direct, les maçons, les peintres, les électriciens, les ingénieurs et architectes ! Ce n’est pas la main d’œuvre qui manque et ce n’est même pas l’argent car ils ont tous prévu de donner des dizaines de milliards au patronat. »

https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/discours-de-nathalie-arthaud-au-meeting-daubervilliers-84906.html

Oui, l’organisation LO n’est pas claire vis-à-vis du pouvoir étatique !

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5933

Quel Etat veut construire Lutte Ouvrière (on suppose après la révolution puisque ce n’est pas après des bonnes élections ni une grande grève ?)

Nathalie Arthaud juge possible "de construire un Etat infiniment plus démocratique que l’Etat actuel", en permettant notamment à "la population de participer directement à toutes les tâches administratives et de police".

https://www.francetvinfo.fr/elections/presidentielle/a-quoi-ressemblerait-la-france-de-nathalie-arthaud_2097969.html

Qu’appelle-t-on ci-dessus « un Etat infiniment plus démocratique que l’Etat actuel » ? Quce ces termes sont volontairement vagues ! « Etat actuel » au lieu de l’Etat capitaliste et « Etat infiniment plus démocratique » au lieu de l’Etat des soviets ouvriers !!!

Et ce n’est pas seulement une formule populaire à but médiatique !

C’est exactement la même formule vague qui est employée dans le texte programmatique de LO :

https://www.lutte-ouvriere.org/qui-sommes-nous/etat

Pourtant LO ne parle que du « camp des travailleurs » ! N’est-ce pas une manière de dire les formes d’auto-organisation des travailleurs ?

Eh bien non !

Lisez ici et si vous trouvez un passage qui parle des soviets, des conseils et des comités ouvriers…

https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/contre-le-grand-capital-le-camp-des-travailleurs-151932.html

D’ailleurs, dans la direction des luttes ouvrières, LO ne milite pas pour l’auto-organisation mais pour de bonnes directions syndicales…

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve1201

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve1130

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve1029

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve971

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve868

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2196

La classe ouvrière dont parle LO ne s’organise pas elle-même…

https://www.lutte-ouvriere.org/qui-sommes-nous/classe-ouvriere

Le NPA ne vaut pas plus cher…

Un seul exemple dans NPA, L’Anticapitaliste, du 28 mars 2019, à propose de la fermeture de Ford Blanquefort :

« Enfin nous n’abandonnons pas tout espoir d’éviter la disparition de l’usine. Nous tentons de pousser l’État et les collectivités territoriales à reprendre Ford, d’une manière ou d’une autre, terrain, bâtiment et machines, pour y réimplanter une activité, sauvant ainsi quelques centaines d’emplois. »

Nul ne peut se substituer au prolétariat révolutionnaire organisé en soviets, ni le parti communiste révolutionnaire, ni l’Etat ouvrier, ni les syndicats…

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4731

Parti révolutionnaire, syndicats et soviets : quelle politique pour les militants révolutionnaires ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2996

A quoi peut-on distinguer une organisation vraiment révolutionnaire ? Elle lutte en paroles et en actes pour des conseils de salariés dirigeant les luttes de la classe ouvrière afin de la préparer le renversement du pouvoir bourgeois et son remplacement par le pouvoir des conseils !

Mais oui, les élections peuvent changer la vie ! Les élections des délégués des conseils de travailleurs !

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6773

Les travailleurs peuvent s’organiser par eux-mêmes et décider de l’avenir de toute la société.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7443

Messages

  • Laisser ce texte mensonger sans réponse n’est pas possible même si je suis d’accord avec les militants de LO qu’il ne faut pas discuter avec vous ni vous lire.

    Eh bien, il suffit de lire le texte qui suit qui rapporte les interventions d’Arlette et Arthaud sur l’actualité de la révolution russe pour apprendre que, contrairement à ce que vous affirmez, Lutte ouvrière préconise pour le monde actuel exactement la même politique que les bolcheviks c’est-à-dire les soviets et leur prise du pouvoir.

    Le texte s’intitule « 1917-2017, la révolution russe. Pour changer les monde les travailleurs au pouvoir ».

    https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/1917-2017-la-revolution-russe-pour-changer-le-monde-les-travailleurs-au-pouvoir-97735.html

    Voyons si vous allez oser éditer ma réponse et y répondre…

  • .
    Merci de ta critique. Elle témoigne la naïveté de bien des militants et sympathisants de LO qui lisent les textes de cette organisation avec "les yeux du coeur". Permet moi de te dire qu’en politique il faut non seulement lire ce qui est dit mais remarquer ce qui ne l’est pas. S’il est exact que ce texte affirme que les soviets sont la forme la plus parfaite de démocratie et relève à plusieurs reprises que les bolcheviks et Trotsky militaient pour le pouvoir aux soviets, revendiquer clairement la même chose dans la société actuelle est bien moins clair pour LO, y compris dans ce texte...

    Même si cela en donne l’impression, ce qui n’est pas dit en clair dans ce texte, c’est que la perspective d’avenir, c’est de construire des soviets et de leur donner le pouvoir. Ce qui y est dit c’est qu’on veut s’appuyer sur l’image de la révolution russe et des soviets pour construire un parti politique, et c’est très différent...

    Est-ce que ce parti se construit actuellement en militant inlassablement pour des soviets, des comités, des conseils de travailleurs indépendants des appareils ? Certainement pas ! Pas d’éditos de LO là-desssus.

    Même dans ce texte dont c’est apparemment le sujet : l’actualité des soviets, ce qui est écrit pour les perspectives d’aujourd’hui c’est : construire le parti et c’est tout !

    Lisons le texte :

    "L’oppression quotidienne, l’exploitation font que la colère, la révolte s’accumulent. Certains encaissent les coups, d’autres essayent de s’y opposer, jusqu’à ce qu’il y ait une véritable explosion sociale. Jusqu’à ce que des millions de femmes et d’hommes qui se laissaient ballotter par les événements décident de ne plus subir et se mettent à faire de la politique.

    Comme les ouvriers, les soldats et les paysans russes de 1917, ils se soulèveront et, comme eux, ils apprendront que si, tout seuls, nous ne pouvons rien, ensemble, nous pouvons tout.

    Eh bien camarades, c’est à cela que nous nous préparons et nous ferons tout pour qu’il y ait un parti révolutionnaire à la hauteur des événements."

    Autre extrait :

    "C’est dans ces périodes que ces partis se construiront. Car c’est au travers des luttes, des grèves, des affrontements avec la bourgeoisie et son appareil d’État que surgiront des milliers, des dizaines de milliers de travailleurs reprenant confiance en eux et en leur classe. Ce sont eux qu’il faudra alors rassembler dans un véritable parti digne de ce nom. Ce sont eux qui feront des idées minoritaires que nous défendons aujourd’hui les armes pour leur émancipation.

    Alors il faut des femmes et des hommes qui tiennent le drapeau levé. Il faut des femmes et des hommes, des jeunes qui ne soient pas résignés à l’exploitation, aux inégalités, à la barbarie du capitalisme et qui ne perdent pas le moral même lorsque les temps ne sont pas encore à la révolte.

    Il faut que, quel que soit leur cheminement, ils sachent tirer les enseignements du passé et renouer avec les traditions révolutionnaires du mouvement ouvrier, avec la conscience de classe. Et qu’ils se donnent pour tâche de les propager, de gagner de nouvelles générations."

    Encore un extrait :

    "C’est un tel parti que nous voulons construire.

    Il n’y a rien de facile à cela. Et c’est particulièrement difficile quand le mouvement ouvrier recule. Il y a de l’impatience dans les rangs de ceux qui veulent changer le monde, des doutes, des abandons. Mais on ne choisit pas les conditions et le contexte dans lesquels on milite et il faut s’atteler à la tâche.

    Dans une période non révolutionnaire, comme la nôtre, ce parti ne peut qu’être à contre-courant et il ne peut rassembler qu’une fraction minoritaire des travailleurs. Cela a toujours été le cas. Ce fut le cas au temps de Marx et d’Engels. Ce fut le cas pour le Parti bolchevique."

    Rajoutons que les interventions d’Arlette et Arthaud propagent le mythe d’un parti bolchevik toujours armé et conscient face à la révolution alors qu’il est clair aujourd’hui et cela l’a été pour Lénine et Trotsky que ce n’était pas le cas : une grande part de la direction (Zinoviev, Kamenev, Staline et Boukharine) ont vascillé et même capoté lors des deux révolutions, en février et en octobre 1917 et bien sûr après ce qui a mené au stalinisme...

  • .
    Il convient de remarquer que le texte de ces interventions peut parfaitement rester correct pour une organisation qui prône un Etat dirigé par des syndicats et un parti qui se dit révolutionnaire affirme être un pouvoir aux travailleurs au travers de ces partis et syndicats, sans nécessairement donner le pouvoir réel aux travailleurs par des soviets réellement indépendants des appareils réformistes politiques et syndicaux. Le stalinisme a parfaitement démontré que l’on peut diffuser partout dans le monde des félicitations au bolchevisme et agir en fait pour le détruire partout. Lutte ouvrière suit donc là un cheminement de type stalinien...

    Le parti, encore le parti toujours le parti et on agi seulement au travers des élections et des syndicats, en les suivant sans réellement opposer une autre perspective, voilà ce que fait réellement LO...

  • .
    « Après la révolution, quel Etat ? » se demande Lutte ouvrière dans un texte programmatique et cette organisation répond sans jamais parler de soviets ni de comités ni de conseils ni d’organes prolétariens de masse de lutte, de direction et de combat…

    https://www.lutte-ouvriere.org/qui-sommes-nous/etat

    Ce n’est pas une omission…

    Loin de dire dans ses discours que ce qui manque ce sont des soviets, LO affirme que ce qui manque c’est le parti…

    « De telles situations signifient que les luttes sociales, que la lutte des classes, ont pris un caractère aigu, entraînant la majeure partie des classes exploitées et ébranlant toute la société.
    Il faudra alors un parti qui soit déterminé capable d’aller jusqu’au bout, soudé autour du programme communiste, afin de permettre à la classe ouvrière de prendre et d’exercer démocratiquement le pouvoir.

    Ce parti reste encore à construire, à grandir et à aguerrir dans les luttes quotidiennes de la classe ouvrière. Il lui faudra, dans ces luttes, mériter la confiance des travailleurs les plus combatifs. Il faudra qu’il soit capable de mener ces luttes petites et grandes sans perdre son objectif ultime.
    Ce parti, un véritable parti communiste révolutionnaire, ne cherchera pas à être majoritaire ou même influent dans les institutions de la bourgeoisie. Mais il faudra qu’il soit à la hauteur lorsque viendront les secousses révolutionnaires. »

    https://www.vie-publique.fr/discours/174533-declaration-de-mme-nathalie-arthaud-porte-parole-de-lutte-ouvriere-sur

    Ce qui reste des soviets chez LO, c’est : « faites confiance en un parti se réclamant des soviets » mais qui ne les défend pas dans la classe ouvrière et ne se bat pas pour leur construction…

    Pourtant, comme Trotsky, nous ne prônons pas de fétichisme soviétique :

    https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6219

    Voici notre point de vue :

    https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2996

  • .
    Ce que Lutte ouvrière se voit sans doute capable de faire, dans une situation critique de la société bourgeoise, c’est de prendre la tête d’un Etat se réclamant de la classe ouvrière qui gouvernerait l’aide de la caution d’organisations "ouvrières" comme des syndicats et même des conseils ouvriers qu’elle dirigerait intégralement. Dans ce cas, il s’agit d’un Etat de type stalinien dès le départ.

    Ce que nous défendons, et qui était la politique de Lénine et Trotsky, c’est une classe ouvrière qui se dirige elle-même et s’oriente grâce à ses liens avec un ou des partis révolutionnaires et qui en tire les capacités de constituer son propre Etat. C’est complètement différent voire diamétralement opposé.

  • .

    Que fera le parti Lutte ouvrière, s’il se construit comme il le souhaite dans les entreprises, en cas de situation révolutionnaire, voilà ce que LO ne nous dit pas.

    Ils nous disent :

    « Alors nous ignorons à quel moment la classe ouvrière se mobilisera, à nouveau, en masse. Mais nous savons, en revanche, que lorsque ce moment arrivera, il sera indispensable qu’il y ait des militants révolutionnaires partout. C’est la raison pour laquelle nous voulons construire un parti révolutionnaire… »

    « Un véritable parti révolutionnaire devra avoir, demain, des militants et des relais dans toutes les entreprises du pays, je dirais même, dans toutes les catégories sociales qui composent le monde du travail. Mais ce qui sera fondamental, c’est d’être présent au sein des grandes entreprises, parce que ce sont elles qui ont un poids sur la vie politique, économique et sociale sans commune mesure avec les autres. »

    « la présence de militants révolutionnaires dans les entreprises sera déterminante. »

    « Nous militons pour que les travailleurs, dans leurs organisations de base que sont les syndicats, dirigent, décident, choisissent leurs représentants et la politique qu’ils veulent mener. »

    « C’est pour cette raison que la présence de militants ouvriers qui se donnent comme objectif l’implantation des idées communistes révolutionnaires dans les entreprises est une nécessité vitale pour aider la classe ouvrière à se battre y compris et surtout jusqu’à la prise du pouvoir. »

    On y lit que la classe ouvrière doit faire de la politique pour se préparer mais on n’y lit jamais que LO milite dans les entreprises pour convaincre les travailleurs de bâtir à nouveau des soviets !

    Et on n’y lit pas non plus comment ce nouveau parti interviendra dans une situation révolutionnaire…

    https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/renverser-le-capitalisme-une-necessite-discours-de-jean-pierre-mercier-au-meeting-du-8-octobre-paris-419858.html

  • .
    L’organisation Lutte Ouvrière se prépare à encadrer une future révolution mais dans quel sens ? Pour la canaliser et pour imposer les vues de son parti sur des comités qui naitraient ou pour permettre aux travailleurs eux-mêmes d’imposer leurs vues au sein de futurs soviets ?

    En fait LO veut du pouvoir du parti et pas du pouvoir des soviets. C’est donc une organisation stalinienne. La classe ouvrière encadrée et pas auto-organisée, c’est ça leur conception. Ce n’est pas la nôtre !

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.