Accueil > 04 - HISTOIRE CONTEMPORAINE- CONTEMPORARY HISTORY > 04- La révolution en Asie, à la fin de la guerre mondiale > Le mémorial du massacre de Nankin et son musée : le point de vue de la (...)

Le mémorial du massacre de Nankin et son musée : le point de vue de la bourgeoisie maoïste chinoise

jeudi 19 octobre 2023, par Alex

Le mémorial du massacre de Nankin et son musée : le point de vue de la bourgeoisie maoïste chinoise

1789, 1917 et 1911 sont trois grandes révolutions bourgeoises. Le 1911 chinois est naturellement moins connu en France. La révolution eût lieu le 10 octobre à Wuhan, ville située sur le Yan Tsé Kiang redevenue célèbre comme épicentre de l’épidémie du Covid.

Cependant le Musée de la révolution de 1911 est en partie fermé à Wuhan, ce qui peut frustrer les révolutionnaires. Mais si l’on descend le fleuve, la ville historique de Nankin offre un autre musée à visiter. A la sortie du Mémorial du massacre (officiellement 300 000 chinois massacrés par l’armée japonaise) se trouve l’entrée du musée de la guerre.

Bien sûr le Mémorial du massacre mérite en lui-même la visite. Il est construit sur un lieu où des charniers ont été découverts et conservés. Des explications (en Mandarin et en Anglais) donnent des explications macabres mais précises et parlantes : le squelette numéro 1 a les os de la clavicule brisés (avec flèches sur la photo), le crâne du squelette 2 a été traversé par une balle, le squelette est celui d’une femme de 70 ans, etc. Le réalisme des explications permet d’imaginer les derniers moments des victimes, c’est un triste mais éloquent rappel de ce qu’est la réalité de la guerre, du massacre perpétré par l’impérialisme japonais.

Bien entendu, le thème du mémorial est la dénonciation du Japon. Il est peu probable que la mémoire des massacres de la classe ouvrière chinoise par Tchang Kaï Chek soient évoqués quelque part dans la Chine actuelle aussi fort.

Le musée sur la guerre qui suit le Mémorial est très intéressant. Des centaines de documents originaux (photos, textes, cartes, discours) sont présentés, et surtout le point de vue de la bourgeoisie chinoise maoïste apparait clairement.

Le point de vue sur la guerre est qu’elle fut le fait d’une alliance internationale contre les puissances fascistes, la Chine étant l’allié asiatique des USA. Aucun communisme n’est mentionné. Mao apparait une ou deux fois. La République populaire fondée en 1949 l’aurait été à son corps défendant, alors qu’elle ne voulait être que la continuation de la République de Tchang Kaï Tchek. Les Nations unies sont célébrées.

Un aspect amusant est l’absence quasi totale de la France dans cette exposition sur la guerre. Seul le Maréchal est mentionné, mais au titre des criminels de guerre jugés comme à Nuremberg ou justement Nankin, où un procès similaire d’officiers japonnais eut lieu.

La dimension chinoise de la deuxième guerre mondiale, qui commence en Chine en 1931 puis à grande échelle en 1936, est souvent absente des histoires françaises de la guerre. Ce musée remet les pendules à l’heure. Bien entendu, la question de la révolution prolétarienne en Chine ou dans le reste du monde est totalement niée par cette exposition.

Le mémorial du massacre de Nankin et son musée : le point de vue de la bourgeoisie maoïste chinoise

Le mémorial du massacre de Nankin et son musée : le point de vue de la bourgeoisie maoïste chinoise

Un message, un commentaire ?